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délai, mais ils ajoutèrent, qu’ils n’avoient rien de ce qu’il falloit pour y concourir. Leur déclaration, qu’on avoit prévu, fut enregiſtrée & leurs aſſociés entreprirent ſeuls une expédition, dont ils ſe réſervèrent tout le fruit. Il ne reſtoit aux agens de la compagnie de Hollande qu’un pas à faire, pour mettre toutes les épiceries entre les mains de leurs maîtres ; c’étoit de chaſſer leurs rivaux de l’iſle d’Amboine. On y réuſſit par une voie bien extraordinaire.

Un Japonois, qui étoit au ſervice des Hollandois dans Amboine, ſe rendit ſuſpect par une curioſité indiſcrète. On l’arrêta, & il confeſſa qu’il s’étoit engagé, avec les ſoldats de ſa nation, à livrer la fortereſſe aux Anglois. Son aveu fut confirmé par celui de ſes camarades. Sur ces dépoſitions unanimes, on mit aux fers les auteurs de la conſpiration, qui ne la déſavouèrent pas, & qui même la confirmèrent. Une mort honteuſe étouffa le complot dans le ſang de tous les coupables. Tel eſt le récit des Hollandois.

Les Anglois n’ont jamais vu dans cette accuſation, que l’effet d’une avidité ſans bornes. Ils ont ſoutenu, qu’il étoit abſurde de