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ne fuſſent trop multipliés, qu’il n’y en eût même pluſieurs de mal placés ; mais ce ne furent pas ces raiſons qui les firent proſcrire. Il n’y eut que l’impuiſſance abſolue de les ſoutenir, qui les fit déſerter.

Bientôt après il fallut faire un pas de plus. En 1682, on permit également aux régnicoles & aux étrangers, de faire, pendant cinq ans, le commerce des Indes ſur les vaiſſeaux de la compagnie, en lui payant le fret dont on conviendroit ; & à condition que les marchandiſes en retour, ſeroient dépoſées dans ſes magaſins, vendues avec les ſiennes, & lui paieroient un droit de cinq pour cent. L’empreſſement du public à profiter de ces facilités, fit tout eſpérer aux directeurs de la multiplication des petits profits qu’on feroit continuellement ſans courir de riſque. Mais les actionnaires, moins touchés des avantages médiocres qu’ils retiroient de cet arrangement, que bleſſés des bénéfices conſidérables que faiſoient les négocians libres, obtinrent, au bout de deux ans, qu’il leur ſeroit permis de redonner à leur privilège toute ſon étendue.

Pour ſoutenir ce monopole avec quelque