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curer d’alliés & de reſſources. Le goût qu’il ſembloit prendre aux flatteries de ſes panégyriſtes & de ſes courtiſans, qui lui promettoient l’empire univerſel, ſervit plus que l’étendue même de ſon pouvoir à faire naître la crainte d’une conquête & d’une ſervitude générales. Les pleurs & les ſatyres de ſes ſujets proteſtans diſperſés par un fanatiſme tyrannique, mirent le comble à la haine que ſes ſuccès & l’abus de ſes proſpérités avoient inſpirée.

Le prince d’Orange, eſprit juſte, ferme, profond, doué de toutes les vertus que n’exclut pas l’ambition, devint le centre de tant de reſſentimens, qu’il fomentoit depuis long-tems par ſes négociations & ſes émiſſaires. La France fut attaquée par la plus formidable confédération dont l’hiſtoire ait conſervé le ſouvenir, & la France fut par-tout & conſtamment triomphante.

Elle ne fut pas auſſi heureuſe en Aſie qu’en Europe. Les Hollandois eſſayèrent d’abord de faire attaquer Pondichery par les naturels du pays, qui ne pouvoient être jamais contraints de le reſtituer. Le prince Indien, auquel ils s’adreſſèrent, ne fut pas tenté par