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comme le premier des cordiaux. On les conſerve avec un ſoin extrême dans des boëtes d’étain, pour qu’ils ne séchent pas. Quand on veut les employer, on les broie ſur un marbre avec des liquides convenables aux différentes maladies qu’on éprouve. Le bois d’aigle inférieur, qui ſe vend au moins cent francs la livre, eſt porté en Perſe, en Turquie & en Arabie. On l’y emploie à parfumer les habits, & même dans les grandes occaſions, les appartemens, en y mêlant de l’ambre. Il a encore une autre deſtination. C’eſt un uſage chez ces peuples, que ceux qui reçoivent une viſite de quelqu’un auquel on veut témoigner de la conſidération, lui préſentent à fumer ; ſuit le café, accompagné de confitures. Lorſque la converſation commence à languir, arrive le ſorbet, qui ſemble annoncer le départ. Dès que l’étranger ſe lève pour s’en aller, on lui préſente une caſſolette où brûle du bois d’aigle, dont on fait exhaler la fumée ſous ſa barbe, qu’on parfume d’eau de roſe.

Quoique les François, qui ne pouvoient guère porter que des draps, du plomb, de la poudre à canon & du ſoufre, à la Cochin-