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qu’elles aillent de la nation au gouvernement, ou du gouvernement à la nation ; il faut toujours que l’un & l’autre ſe perfectionnent à la fois & de concert, ſans quoi les états ſont expoſés aux plus grandes révolutions. Auſſi, dans le Tonquin, voit-on un choc continuel des eunuques qui gouvernent, & des peuples qui portent impatiemment le joug. Tout languit, tout dépérit au milieu de ces diſſenſions ; & le mal doit empirer, juſqu’à ce que les ſujets aient forcé leurs maîtres à s’éclairer, ou que les maîtres aient achevé d’abrutir leurs ſujets. Les Portugais, les Hollandois qui avoient eſſayé de former quelques liaiſons au Tonquin, s’étoient vus forcés d’y renoncer. Les François ne furent pas plus heureux. Il n’y a eu depuis entre les Européens que quelques négocians particuliers de Madras qui aient ſuivi, abandonné & repris cette navigation. Ils partagent avec les Chinois l’expoitation du cuivre & des ſoies communes, les ſeules marchandiſes de quelque importance que fourniſſe le pays.

La Cochinchine étoit trop voiſine de Siam pour ne pas attirer auſſi l’attention des Fran-