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une entrepriſe qu’il falloit bruſquer. On ſe laiſſa intimider par une flotte qui étoit hors d’état de combattre, & qui ne pouvoit pas avoir ordre de haſarder une action. La diſette & les maladies firent périr la majeure partie des équipages & des troupes de débarquement. On laiſſa quelques hommes dans un petit fort qu’on avoit bâti, & où ils furent bientôt réduits à ſe rendre. Avec le reſte on alla chercher des vivres à la côte de Coromandel. On n’en trouva ni chez les Danois de Trinquebar, ni ailleurs ; & le déſeſpoir fit attaquer Saint-Thomé, où l’on fut averti qu’il régnoit une grande abondance.

Cette ville long-tems floriſſante avoit été bâtie il y avoit plus d’un ſiècle par les Portugais. Le roi de Golconde ayant conquis le Carnate, ne vit pas ſans chagrin dans des mains étrangères une place de cette importance. Il la fît attaquer en 1662 par ſes généraux, qui s’en rendirent maîtres. Ses fortifications, quoique conſidérables & bien conſervées, n’arrêtèrent pas les François qui les emportèrent d’aſſaut en 1672. Ils s’y virent bientôt inveſtis, & forcés deux ans après de ſe rendre ; parce que les Hollandois qui