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Histoire philosophique

liers & leurs braſſelets. Elles attachent même des bijoux à leurs narines ; & des voyageurs atteſtent que cette parure qui choque au premier coup-d’œil, eſt d’un agrément qui plaît & relève tous les autres ornemens, par le charme de la ſymmétrie, & d’un effet inexplicable, mais ſenſible avec le tems.

Rien n’égale ſur-tout leur attention à conſerver leur ſein, comme un des tréſors les plus précieux de leur beauté. Pour l’empêcher de groſſir ou de ſe déformer, elles l’enferment dans deux étuis d’un bois très-léger, joints enſemble & bouclés par derrière. Ces étuis ſont ſi polis & ſi ſouples, qu’ils ſe prêtent à tous les mouvemens du corps, ſans aplatir, ſans offenſer le tiſſu délicat de la peau. Le dehors de ces étuis eſt revêtu d’une feuille d’or parſemée de brillans. C’eſt-là, ſans contredit, la parure la plus recherchée, la plus chère a la beauté. On la quitte, on, la reprend avec une légèreté ſingulière. Ce voile qui couvre le ſein, n’en cache point les palpitations, les ſoupirs, les molles ondulations ; il n’ôte rien à la volupté.

La plupart de ces danſeuſes croient ajouter à l’éclat de leur teint, à l’impreſſion de