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Histoire philosophique

d’artifice. Leur ambition étoit de pouvoir ſe vanter de la dépenſe que leur avoient coûté ces noces. Elle montoit quelquefois à cent mille écus.

Leurs femmes même, avoient du goût pour ces mœurs ſimples. Leur unique gloire, étoit de plaire à leurs époux. Peut-être la grande vénération qu’elles avoient pour le lien conjugal, venoit-elle de l’uſage où l’on étoit de les engager dès l’âge le plus tendre. Ce ſentiment étoit à leurs yeux le point le plus ſacré de leur religion. Jamais elles ne ſe permettoient le plus court entretien avec des étrangers. Moins de réſerve n’auroit pas ſuffi à des maris qui ne pouvoient revenir de leur étonnement, quand on leur parloit de la familiarité qui régnoit en Europe entre les deux ſexes. Ceux qui leur aſſuroient que des manières ſi libres n’avoient aucune influence ſur la conduite, ne les perſuadoient pas. Ils répondoient, en ſecouant la tête, par un de leurs proverbes, qui ſignifie que ſi l’on approche le beurre trop près du feu, il eſt bien difficile de l’empêcher de fondre.

Les Parfis, avec d’autres uſages, avoient un caractère encore plus reſpectable. C’étoient des