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ils employoient la gomme d’un arbre nommé damar, qui valoit autant ou mieux. La capacité de leurs officiers, quoique médiocre, étoit ſuffiſante pour les mers, pour les ſaiſons où ils naviguoient. À l’égard de leurs matelots, communément nommés laſcars, les Européens les ont trouvés bons pour les voyages d’Inde en Inde. On s’en eſt même quelquefois ſervi, ſans inconvénient, pour ramener, dans nos parages orageux, des navires qui avoient perdu leurs équipages.

Nous ſoupçonnions à peine que le commerce pût avoir des principes ; & ils étoient connus, pratiqués dans cette partie de l’Aſie. On y trouvoit de l’argent à bas prix, & des lettres de change pour tous les marchés des Indes. Les aſſurances pour les navigations les plus éloignées, y étoient d’une reſſource très-uſitée. Il régnoit tant de bonne foi, que les ſacs, étiquetés, & cachetés par les banquiers, circuloient des années entières, ſans être ni comptés, ni peſés. Les fortunes étoient proportionnées à cette facilité de s’enrichir par l’induſtrie. Celles de cinq à ſix millions n’étoient pas rares, & il y en avoit de plus conſidérables.