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cation facile au continent d’Afrique ; le ſecond à Louquez, où une chaleur vive & continue devoit faire proſpérer toutes les plantes de l’Inde ; le troiſième au fort Dauphin, qu’une température douce & ſaine rendoit propre au bled & à la plupart des productions de l’Europe ; le quatrième enfin à Tametave, la contrée la plus fertile, la plus peuplée, la plus cultivée du pays. Cette dernière poſition méritait même d’être choiſie pour être le chef-lieu de la colonie ; & voici pourquoi.

Il n’y a point de port connu à Madagaſcar. C’eſt une erreur de croire qu’il ſeroit poſſible d’en former un au fort Dauphin, en élevant un mole ſur des récifs qui s’avancent dans la mer. Les travaux d’une ſi grande entrepriſe ne ſeraient pas ſeulement immenſes ; la dépenſe en ſeroit encore inutile. Jamais un mole ne mettrait à l’abri des ouragans des vaiſſeaux que les montagnes elles-mêmes n’en garantiſſent pas. D’ailleurs, ce port factice, ouvert en partie à la fureur des vagues, auroit néceſſairement peu d’étendue. Les navires n’y auroient point de chaſſe. Un ſeul démarré les feroit tous échouer ; & ils périraient ſans reſſource ſur une côte où la mer