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L’état s’obligeoit à payer cinquante francs par tonneau des marchandiſes qu’on porteroit de France aux Indes, & ſoixante-quinze livres pour chaque tonneau qu’on en rapporteroit.

On s’engageoit à ſoutenir les établiſſemens de la compagnie par la force des armes, à eſcorter ſes convois & ſes retours, par des eſcadres auſſi nombreuſes que les circonſtances l’exigeroient.

La paſſion dominante de la nation fut intéreſſée à cet établiſſement. On promit des honneurs & des titres héréditaires à tous ceux qui ſe diſtingueroient au ſervice de la compagnie.

Comme le commerce ne faiſoit que de naître en France & qu’il étoit hors d’état de fournir les quinze millions qui devoient former le fond de la nouvelle ſociété, le miniſtère s’engagea à en prêter juſqu’à trois. Les grands, les magiſtrats, les citoyens de tous les ordres, furent invités à prendre part au reſte. La nation jalouſe de plaire à ſon prince qui ne l’avoit pas encore écrasée du poids de ſa fauſſe grandeur, s’y porta avec un empreſſement extrême.

Madagaſcar fut encore deſtiné à être le