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Des événemens politiques ſecondèrent ces vues ſalutaires. Juſqu’à Saint Louis, les rois avoient eu peu de ports ſur l’Océan, aucun ſur la Méditerranée. Les côtes ſeptentrionales étoient partagées entre les comtes de Flandres, les ducs de Bourgogne, de Normandie & de Bretagne : le reſte avoit ſubi le joug Anglois. Les côtes méridionales appartenoient aux comtes de Toulouſe, aux rois de Majorque, d’Aragon & de Caſtille. Par cette diſpoſition des choſes, les provinces de l’intérieur ne pouvoient que très-difficilement s’ouvrir une communication libre avec les marchés étrangers. La réunion du comté de Toulouſe à la couronne, leva ce puiſſant obſtacle, du moins pour une partie du territoire dont elle jouiſſoit.

Philippe, fils de Saint Louis, pour mettre de plus en plus à profit cette eſpèce de conquête, voulut attirer à Niſmes, ville de ſa dépendance, une partie du commerce fixé à Montpellier, qui appartenoit au roi d’Aragon. Les privilèges qu’il accorda, produiſirent l’effet qu’il en attendoit : mais on ne tarda pas à s’apercevoir que ce n’étoit pas un ſi grand bonheur. Les Italiens remplirent la