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Histoire philosophique

fautes de ma nation. Je n’atténuerai ni le bien, ni le mal que nos ancêtres ont fait ; & ce ſont les Portugais, les Hollandois, les Anglois même que j’atteſterai de mon impartialité. Qu’ils me liſent & me jugent. S’ils découvrent que je me ſois relâché avec les François de la sévérité avec laquelle je les ai traités ; je conſens qu’ils me rangent au nombre des flatteurs qui, depuis deux mille ans, ont empoiſonné les peuples & leurs ſouverains ; qu’ils ajoutent mes volumes à la multitude des monumens de la baſſeſſe dans le même genre ; qu’ils me ſoupçonnent d’avoir ouvert l’entrée de mon âme à la terreur ou aux eſpérances. Je m’abandonne à tout leur mépris.

I. Anciennes révolutions du commerce de France.

Les anciens Gaulois, preſque toujours en guerre les uns avec les autres, n’avoient entre eux d’autre communication que celle qui peut convenir à des peuples ſauvages, dont les beſoins ſont toujours très-bornés. Leurs liaiſons au-dehors étaient encore plus reſſerrées. Quelques navigateurs de Vannes portoient dans la Grande-Bretagne de la poterie, qu’ils échangeoient contre des chiens, des eſclaves, de l’étain & des fourrures. Ceux de