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Angleterre d’habiles fabriquans, qui tranſportèrent à Londres l’art des belles manufactures de Flandres. Les persécutions que les réformés éprouvoient en France, donnèrent des ouvriers de toute eſpèce à l’Angleterre. Éliſabeth, qui ne ſavoit pas eſſuyer des contradictions, mais qui vouloit le bien, & le voyoit ; abſolue & populaire ; éclairée & obéie : Éliſabeth ſe ſervit de la fermentation des eſprits, qui étoit générale dans ſes états comme dans le reſte de l’Europe. Et tandis que cette fermentation ne produiſoit chez les autres peuples que des diſputes de théologie, des guerres civiles ou étrangères, elle fit naître en Angleterre une émulation vive pour le commerce & pour les progrès de la navigation.

Les Anglois apprirent à conſtruire chez eux leurs vaiſſeaux, qu’ils achetoient auparavant des négocians de Lubeck & de Hambourg. Bientôt ils firent ſeuls le commerce de Moſcovie, par la voie d’Archangel, qu’on venoit de découvrir ; & ils ne tardèrent pas à entrer en concurrence avec les villes anséatiques, en Allemagne & dans le Nord. Ils commencèrent le commerce de