Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

aurez beaucoup fait, ſans doute, pour le bonheur de ces peuples ; mais vous n’aurez point aſſez fait pour votre gloire. Il vous reſtera un préjugé à vaincre, & cette victoire eſt digne de vous. Oſez faire jouir vos nouveaux ſujets des douceurs de la propriété. Partagez-leur les campagnes qui les ont vu naître ; ils apprendront à les cultiver pour eux. Enchaînés par ce bienfait, plus encore qu’ils ne l’étoient par la crainte, ils paieront avec joie des tributs qui ſeront imposés avec modération. Ils inſtruiront leurs enfans à chérir, à admirer votre gouvernement ; & les générations ſucceſſives ſe tranſmettront, avec leurs héritages, les ſentimens de leur félicité & celui de leur reconnoiſſance.

« Alors, les amis de l’humanité applaudiront à vos ſuccès ; ils ſe livreront à l’eſpérance de voir renaître la proſpérité ſur un ſol que la nature embellit, & que le deſpotiſme n’a ceſſé de ravager. Il leur ſera doux de penſer, que les calamités qui affligeoient ces riches contrées, en ſeront écartées pour jamais. Ils vous pardonneront des uſurpations qui n’ont dépouillé que des ty-