Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/255

Cette page n’a pas encore été corrigée

François, qui, malgré leur abaiſſement & leur foibleſſe, excitoient encore la jalouſie de leurs anciens rivaux.

Si, au tableau des vexations publiques, nous ajoutions celui des exactions particulières, on verroit preſque par-tout les agens de la compagnie percevant les tributs pour elle avec une extrême rigueur, & levant des contributions pour eux avec la dernière cruauté. On les verroit portant l’inquiſition dans toutes les familles, ſur toutes les fortunes ; dépouiller indifféremment l’artiſan & le laboureur ; ſouvent faire un crime à un homme, & le punir, de n’être pas aſſez riche. On les verroit vendant leur faveur & leur crédit, pour opprimer l’innocent ou pour ſauver le coupable. On verroit à la ſuite de ces excès, l’abattement gagnant tous les eſprits, le déſeſpoir s’emparant de tous les cœurs, & l’un & l’autre arrêtant par-tout les progrès & l’activité du commerce, de la culture, de la population.

On croira, ſans doute, après ces détails, qu’il étoit impoſſible que le Bengale eût encore à redouter de nouveaux malheurs. Cependant, comme ſi les élémens d’accord avec