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En voyant tant de loix bizarres, on ſeroit tenté de penſer que Henri n’avoit que de l’indifférence pour la proſpérité de ſon empire, ou qu’il manquoit totalement de lumières. Cependant il eſt prouvé que ce prince, malgré ſon extrême avarice, prêta ſouvent, ſans intérêt, des ſommes conſidérables à des négocians, qui manquoient de fonds ſuffiſans pour les entrepriſes qu’ils ſe propoſoient de faire. La ſageſſe de ſon gouvernement eſt d’ailleurs ſi bien conſtatée, qu’il paſſe, avec raiſon, pour un des plus grands monarques qui ſe ſoient aſſis ſur le trône d’Angleterre. Mais, malgré tous les efforts du génie, il faut pluſieurs ſiècles à une ſcience, avant qu’elle puiſſe être réduite à des principes ſimples. Il en eſt des théories, comme des machines qui commencent toujours par être très-compliquées, & qu’on ne dégage qu’avec le tems, par l’obſervation & l’expérience, des roues paraſites qui en multiplioient le frottement.

Les lumières des règnes ſuivans ne furent pas beaucoup plus étendues ſur les matières qui nous occupent. Des Flamands, habitués en Angleterre, en étoient les ſeuls bons ou-