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pour découvrir les conſpirations, & de troupes pour les diſſiper.

En cas d’une révolution malheureuſe, qui réduiroit le conquérant à lever ſes quartiers & à abandonner ſes poſtes, on a conſtruit, près de Calcutta, le fort Williams, qui, au beſoin, ſerviroit d’aſyle à l’armée, forcée de ſe replier, & qui lui donneroit le tems d’attendre les ſecours néceſſaires pour recouvrer ſa ſupériorité.

Malgré la ſageſſe des précautions que les Anglois ont priſes, ils ne ſont, & ils ne ſauroient être ſans inquiétude. La puiſſance Mogole peut s’affermir, & chercher à délivrer d’un joug étranger la plus belle de ſes provinces. On doit craindre que des nations barbares ne ſoient attirées de nouveau dans ce doux climat. Les princes divisés mettront peut-être fin à leurs diſcordes, & ſe réuniront pour leur liberté commune. Il n’eſt pas impoſſible que les ſoldats Indiens qui font actuellement la force de l’Anglois conquérant, tournent un jour contre lui les armes dont il leur a enſeigné l’uſage. Sa grandeur, uniquement fondée ſur l’illuſion, peut même s’écrouler, ſans qu’il ſoit chaſſé de la poſſes-