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par des ſommes immenſes. Mais il n’en jouit pas long-tems. Impatient du joug, comme l’avoit été ſon prédéceſſeur, il ſe montra indocile, & refuſa de recevoir la loi. Auſſitôt la guerre ſe rallume. Ce même Jaffer-Alikan, que les Anglois tenoient priſonnier, eſt proclamé, de nouveau, ſouba du Bengale. On marche contre Koſſim-Alikan ; on parvient à corrompre ſes généraux ; il eſt trahi & entièrement défait : trop heureux, en perdant ſes états, de ſauver les immenſes richeſſes qu’il avoit accumulées !

Au milieu de cette révolution, Koſſim-Alikan ne perdit pas l’eſpoir de la vengeance. Il alla porter ſon reſſentiment & ſes tréſors chez le nabab de Bénarès, premier viſir de l’empire Mogol. Ce nabab, & tous les princes voiſins, ſe réunirent contre l’ennemi commun : mais ce n’étoit plus à une poignée d’Européens, venue de la côte de Coromandel, qu’ils avoient à faire ; c’étoit à toutes les forces du Bengale, que les Anglois tenoient ſous leur puiſſance. Fiers de leurs ſuccès, ils n’attendirent point qu’on vînt les attaquer ; ils marchèrent les premiers au-devant de cette ligue formidable, & ils marchèrent avec