Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée

une grande extenſion à ſon commerce. Celui qu’on peut faire au-delà du cap de Bonne-Eſpérance & d’un port de l’Inde à l’autre, ne l’occupa pas long-tems. Elle fut de bonne heure aſſez éclairée pour comprendre que cette navigation ne lui convenoit pas. Ses agens l’entreprirent, de ſon aveu, pour leur propre compte ; & tous les Anglois furent invités à le partager ſous la condition qu’ils fourniroient une caution de 45 000 liv., qui garantiroit leur ſageſſe. Pour faciliter & accélérer des ſuccès qui devoient un jour augmenter les ſiens, la compagnie encouragea ces négocians, en prenant part à leurs expéditions, en leur cédant des intérêts dans ſes propres armemens, ſouvent même en ſe chargeant de leurs marchandiſes pour un fret modique. Cette conduite généreuſe, inſpirée par un eſprit national ſi oppoſé en tout au caractère du monopole, donna promptement de l’activité, de la force, de la conſidération aux colonies Angloiſes.

Le commerce particulier a augmenté avec les proſpérités de la puisſance qui lui ſert d’appui, & a contribué à ſon tour à lui donner plus de ſolidité. Il emploie actuellement de