Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

Agra, Delhy, les provinces voiſines de ces ſuperbes capitales. On leur porte du ſel, du ſucre, de l’opium, de la ſoie, des ſoieries, une infinité de toiles, des mouſſelines en particulier. Ces objets réunis, montoient autrefois à plus de quarante millions par an.

Une ſomme ſi conſidérable ne paſſoit pas ſur les bords du Gange : mais elle y faiſoit reſter une ſomme à-peu-près égale qui en ſeroit ſortie pour payer les tributs, ou pour d’autres uſages. Depuis que les lieutenans du Mogol ſe ſont rendus comme indépendans ; depuis qu’ils ne lui envoient de ſes revenus que ce qu’ils veulent bien lui accorder, le luxe de la cour eſt fort diminué, & la branche d’exportation dont on vient de parler, n’eſt plu$ ſi forte.

Le commerce maritime du Bengale exercé par les naturels du pays, n’a pas éprouvé la même diminution, mais auſſi n’avoit-il pas autant d’étendue. On peut le diviſer en deux branches, dont le Catek fait la meilleure partie.

Le Catek eſt un diſtrict aſſez étendu, un peu au-deſſous de l’embouchure la plus occidentale du Gange. Balaſſor, ſitué ſur une