Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée
172
Histoire philosophique

fortereſſe. À cet aſpect, les habitans de Bencouli prennent les armes. Toute la contrée ſe joint à eux. Les magaſins ſont brûlés, & les Anglois réduits à s’embarquer précipitamment. Leur proſcription ne fut pas longue. On les rappella ; & ils tirèrent de leur déſaſtre l’avantage d’achever ſans contradiction le fort Marlborough.

Leur tranquilité n’y fut plus troublée juſqu’en 1759. À cette époque, les François le prirent & le détruiſirent avec tous les bâtimens civils & militaires. Le butin fut très-peu de choſe, parce que tout ce qui pouvoit être de quelque valeur avoit été détourné à tems. Avant même la fin des hoſtilités, les Anglois rentrèrent dans cette poſſeſſion ; mais ils n’en relevèrent pas les ouvrages. Alors le fort Marlborough ſortit de la dépendance où il avoit été juſqu’alors de Madras, & forma une direction particulière.

Les Chinois, les Malais & les eſclaves amenés du Mozambique, forment la population de l’établiſſement Anglois, Quatre cens Européens & quelques Cipayes le défendent. Tout le commerce, qui s’y fait, appartient