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plus puiſſantes osèrent réſiſter. Elles furent aſſervies.

Ces moyens réunis ont formé à Mamet-Alikan une domination très-étendue & un revenu de 31 500 000 livres. Il ne cède de cette ſomme que 9 000 000 livres aux Anglois, chargés de la défenſe de ſes fortereſſes & de ſes états ; de ſorte qu’il lui reſte 22 500 000 livres pour ſes dépenſes perſonnelles & pour ſon gouvernement civil.

La compagnie Angloiſe avoit ſur la côte de Coromandel des poſſeſſions précieuſes, dix-huit mille Cipayes bien diſciplinés & trois mille cinq cens hommes de troupes blanches. Elle diſpoſoit librement de toutes les forces du Carnate. La ſeule nation Européenne, qui aurait pu lui donner de l’ombrage, étoit écrasée. La jouiſſance paiſible de tant d’avantages lui paroiſſoit aſſurée ; lorſqu’en 1767, elle ſe vit attaquée par Ayder-Alikan, ſoldat de fortune qui, après avoir appris de nous l’art militaire, avoit fait de grandes conquêtes, & s’étoit rendu maître du Mayſſor. Cet aventurier, hardi & actif, à la tête de la meilleure armée qu’eut jamais commandée un général Indien, entra