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Le Coromandel fournit à l’Europe neuf mille cinq cens balles, huit cens par les Danois, deux mille cinq cens par les François, trois mille par les Anglois, trois mille deux cens par les Hollandois. Parmi ces toiles, il s’en trouve une aſſez grande quantité de teintes en bleu ou de rayées en rouge & bleu, propres pour la traite des Noirs. Les autres ſont de belles bétilles, des indiennes peintes, des mouchoirs de Mazulipatnam ou de Paſſacate. L’expérience prouve que l’une dans l’autre, chacune des neuf mille cinq cens balles ne coûte que 960 livres, c’eſt donc 8 160 000 livres qu’elles doivent rendre aux atteliers dont elles ſortent.

Ni l’Europe, ni l’Aſie, ne paient entièrement avec des métaux. Nous donnons en échange, des draps, du fer, du plomb, du cuivre, du corail & quelques autres articles moins conſidérables. L’Aſie, de ſon côté, donne des épiceries, du riz, du ſucre, du bled, des dattes. Tous ces objets réunis, peuvent monter à 4 800 000 livres. Il réſulte de ce calcul, que le Coromandel reçoit en argent, 6 720 000 livres.