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Les Indiens diſtinguent trois ſortes d’intérêts ; l’un, qui eſt péché ; l’autre, qui n’eſt ni péché, ni vertu ; un troiſième, qui eſt vertu : c’eſt leur langage. L’intérêt, qui eſt péché, eſt de quatre pour cent par mois ; l’intérêt qui n’eſt ni péché, ni vertu, eſt de deux pour cent par mois ; l’intérêt qui eſt vertu, eſt d’un pour cent par mois. Le dernier eſt, à leurs yeux, un acte de bienfaiſance qui n’appartient qu’aux âmes les plus héroïques. Quoique ce traitement ſoit celui qu’obtiennent les nations Européennes, qui ſont réduites à emprunter, on ſent bien qu’elles ne peuvent profiter de cette facilité, ſans courir à leur ruine.

Le commerce extérieur du Coromandel n’eſt point dans les mains des naturels du pays. Seulement, dans la partie occidentale, il y a des Mahométans, connus ſous le nom de Choulias, qui font à Naour & à Porto-Novo, des expéditions pour Achem, pour Merguy, pour Siam, pour la côte de l’Eſt. Outre les bâtimens aſſez conſidérables qu’ils emploient dans ces voyages, ils ont de moindres embarcations, pour le cabotage de la côte, pour Ceylan, pour la pêche des