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dont elles ont beſoin, & de la qualité qu’elles les déſirent. D’ailleurs leurs ouvriers, leurs marchands, qui ne ſont pas un inſtant ſans occupation, ne les abandonnent jamais.

Les nations qui manquent d’argent & de crédit, ne peuvent commencer leurs opérations de commerce qu’à l’arrivée de leurs vaiſſeaux. Elles n’ont que cinq ou ſix mois, au plus, pour l’exécution des ordres qu’on leur envoie d’Europe. Les marchandiſes ſont fabriquées, examinées avec précipitation ; on eſt même réduit à en recevoir qu’on connoît pour mauvaiſes, & qu’on auroit rebutées dans un autre tems. La néceſſité de compléter les cargaiſons, & d’expédier les bâtimens avant le tems des ouragans, ne permet pas d’être difficile.

On ſe tromperoit, en penſant qu’on pourroit déterminer les entrepreneurs du pays à faire fabriquer pour leur compte, dans l’eſpérance de vendre avec un bénéfice convenable à la compagnie à laquelle ils ſont attachés. Outre qu’ils ne ſont pas la plupart aſſez riches pour former un projet ſi vaſte, ils ne ſeroient pas sûrs d’y trouver leur profit. $i des événemens imprévus empêchoient la