Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

On y achète des toiles blanches, dont la fabrication n’eſt pas aſſez différente de la nôtre, pour que ſes détails puiſſent nous intéreſſer ou nous inſtruire. On y achète des toiles imprimées, dont les procédés, d’abord ſervilement copiés en Europe, ont été depuis ſimplifiés & perfectionnés par notre induſtrie. On y achète enfin des toiles peintes que nous n’avons pas entrepris d’imiter. Ceux qui croient que la cherté de notre main-d’œuvre nous a ſeule empêché d’adopter ce genre d’induſtrie, ſont dans l’erreur. La nature ne nous a pas donné les matières qui entrent dans la compoſition de ces brillantes & ineffaçables couleurs, qui font le principal mérite des ouvrages des Indes : elle nous a ſur-tout refusé les eaux néceſſaires pour les mettre heureuſement en œuvre.

Les Indiens ne ſuivent pas par-tout la même méthode pour peindre leurs toiles ; ſoit qu’il y ait des pratiques minutieuſes, particulières à certaines provinces ; ſoit que les différens ſols produiſent des drogues différentes, propres aux mêmes uſages.

Ce ſeroit abuſer de la patience de nos lecteurs, que de leur tracer la marche lente