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Histoire philosophique

des Marattes toujours inquiète, devint plus vive que jamais. Depuis long-tems ces barbares, qui avoient étendu leurs uſurpations juſques aux portes de la place, recevoient le tiers des impoſitions, à condition qu’ils ne troubleroient pas le commerce qui ſe faiſoit dans l’intérieur des terres. Ils s’étoient contentés de cette contribution, tout le tems que la fortune ne leur avoit pas préſenté des faveurs plus conſidérables. Lorſqu’ils virent la fermentation des eſprits, ils ne doutèrent pas que, dans ſa fureur, quelqu’un des partis ne leur ouvrit les portes, & ils s’approchèrent en force des murailles. Des négocians qui ſe voyoient tous les jours à la veille d’être dépouillés de leur fortune, appelèrent les Anglois à leur ſecours en 1759, & les aidèrent à s’emparer de la citadelle. L’avantage de la tenir ſous leur garde ainſi que l’exercice de l’amirauté, furent aſſurés aux conquérans par la cour de Delhy, avec le revenu attaché aux deux poſtes. Cette révolution rendit quelque calme à Surate & à ſon Nabab, mais en les mettant dans une dépendance abſolue de la force qu’on avoit invoquée.

Ce ſuccès étendit l’ambition des agens de