Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée
132
Histoire philosophique

talens ſi diſtingués, qu’on lui déféra la direction des forces maritimes de ſa nation, & bien-tôt après le gouvernement de l’importante fortereſſe de Swerndroog, bâtie ſur une petite iſle, à peu de diſtance du continent.

Cet homme extraordinaire n’avoit vaincu que pour lui. Il fit adopter ſon plan d’indépendance par les compagnons de ſes victoires, & avec leur ſecours s’empara des navires qu’il avoit ſi long-tems & ſi heureuſement commandés. Les efforts qu’on fit pour le faire rentrer dans la ſoumiſſion furent impuiſſans. L’attrait du pillage & la réputation de ſa généroſité attirèrent même un ſi grand nombre d’intrépides aventuriers autour de lui, qu’il lui fut facile de devenir conquérant. Son empire s’étendit ſur la côte, depuis Tamana juſqu’à Rajapour ou quarante lieues ; & dans les terres, vingt ou trente milles, ſelon la diſpoſition des lieux & la facilité de la défenſe. Cependant, il dut ſes plus grands ſuccès & toute ſa renommée à des opérations navales, qui furent continuées avec la même activité, la même bravoure & la même intelligence par les héritiers de ſon nom & de ſes états.