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ſoleil lui eſt très-néceſſaire, on doit, lorſque le poivrier eſt prêt à porter du fruit, élaguer les arbres qui lui ſervent d’appui, afin que leur ombre ne nuiſe pas à ſes productions. Après la récolte, il convient de l’émonder par le haut. Sans cette précaution, on auroit beaucoup de bois & peu de fruit.

L’exportation du poivre, qui fut autrefois toute entière entre les mains des Portugais, & que les Hollandois, les Anglois, les François ſe partagent actuellement, peut s’élever dans le Malabar à dix millions peſant. À dix ſols la livre, c’eſt un objet de cinq millions. Il ſort du pays, en d’autres productions, pour la moitié de cette ſomme. Ces ventes le mettent en état de payer le riz qu’il tire du Gange & du Canara, les groſſes toiles que lui fournirent le Mayſſur & le Bengale, & diverſes marchandiſes que l’Europe lui envoie. La ſolde en argent n’eſt rien, ou peu de choſe.

Le Canara, contrée limitrophe du Malabar proprement dit, s’eſt ſucceſſivement accru des provinces d’Onor, de Baticala, de Bandel & de Cananor ; ce qui lui a donné une allez grande étendue. Il eſt très-fertile,