Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée

il diroit. Si le ſouverain n’eſt pas mon licteur, il eſt mon ennemi. Je lui ai mis la hache à la main, mais c’eſt à condition que je lui déſignerois les têtes qu’il faudroit abattre. Les brames, dépoſitaires de la religion & des ſciences dans tout l’Indoſtan, ſont employés comme miniſtres dans la plupart des états, & diſpoſent de tout à leur gré ; mais les affaires n’en ſont pas mieux conduites.

Tout le Calicut eſt mal adminiſtré, & ſa capitale plus mal encore. Elle n’a ni police, ni fortifications. Son commerce, embarraſſé d’une infinité de droits, eſt preſqu’entiérement dans les mains de quelques Maures les plus corrompus, les plus infidèles de l’Aſie. Un de ſes plus grands avantages, eſt de recevoir par la rivière de Beypour, qui n’en eſt éloignée que de deux lieues, le bois de teck, qui ſe trouve en abondance dans les plaines & ſur les montagnes voiſines.

Les poſſeſſions de la maiſon de Colaſtry, voiſines de Calicut, ne ſont guère connues que par la colonie Françoiſe de Mahé, qui renaît de ſes cendres, & par la colonie Angloiſe de Taſtichery, qui n’a éprouvé aucun malheur. Cette dernière, qui a une popu-