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Les exportations ſe réduiſent à des cauris, du poiſſon & du kaire.

Le kaire eſt l’écorce du cocotier, dont on fait des câbles qui ſervent à la navigation dans l’Inde. Nulle part, il n’eſt auſſi bon, auſſi abondant qu’aux Maldives. On en porte une grande quantité avec des cauris, à Ceylan, où ces marchandiſes ſont échangées contre les noix d’areque.

Le poiſſon, appellé dans le pays complemaſſe, eſt séché au ſoleil. On le ſale, en le plongeant dans l’eau de la mer à pluſieurs repriſes. Il eſt divisé en filets, de la groſſeur & de la longueur du doigt. Achem en reçoit tous les ans deux cargaiſons qu’il paie avec de l’or & du benjoin. L’or reſte dans les Maldives ; & le benjoin eſt envoyé à Moka, où il ſert à acheter environ trois cens balles de café, néceſſaires à la conſommation de ces iſles.

Les cauris, ſont des coquilles blanches & luiſantes. La pêche s’en fait deux fois le mois, trois jours avant la nouvelle lune, & trois jours après. Elle eſt abandonnée aux femmes, qui entrent dans l’eau juſqu’à la ceinture, pour les ramaſſer dans les ſables de la mer.