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ples ſe réfugient dans des iſles voiſines, d’où ils ne regagnent le continent que lorſque l’ennemi s’eſt retiré. Il n’y eut jamais dans le pays que Maſcate qui eût des propriétés dignes d’être conſervées.

Le grand Albuquerque s’empara de cette ville en 1507, & il en ruina le commerce qu’il vouloit concentrer tout entier à Ormuz. Les Portugais voulurent l’y rappeler, après la perte de ce petit royaume. Leurs efforts furent inutiles ; & les navigateurs prirent la route de Bender-Abaſſi. On craignoit les hauteurs des anciens tyrans de l’Inde ; & perſonne ne voulut ſe fier à leur bonne-foi. Le port ne voyoit arriver de vaiſſeaux, que ceux qu’ils y conduiſoient eux-mêmes. Il n’en reçut même plus d’aucune nation, après que ces maîtres impérieux en eurent été chaſſés en 1648. Leur orgueil l’emportant ſur leur intérêt, leur ôta l’envie d’y aller ; & ils étoient encore aſſez puiſſans, pour empêcher qu’on y entrât ou qu’on en ſortit.

Le déclin de leur puiſſance invita l’habitant de Maſcate à cette même piraterie, dont il avoit été ſi long-tems la victime. Il fit des deſcentes ſur les côtes de ſes anciens