Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée
98
Histoire philosophique

de ſes lieutenans, qu’on parvient à charger les Arabes de quelques marchandiſes de peu de volume.

Indépendamment de ces exportations, il ſe fait à Baſſora & dans ſon territoire, une aſſez grande conſommation, ſur-tout de café. Ces objets ſont payés avec des dattes, des perles, de l’eau-roſe & des fruits ſecs. On y ajoute des grains, lorſqu’il eſt permis d’en livrer à l’étranger.

Ce commerce s’étendroit, ſi l’on vouloit le débarraſſer des entraves qui le gênent. Mais l’activité que pourroient avoir les naturels du pays, eſt continuellement traversée par les vexations qu’on leur fait éprouver, ſingulièrement dans les lieux éloignés du centre de l’empire. Les étrangers ne ſont guère moins opprimés par des commandans, qui tirent de leurs brigandages l’avantage de ſe perpétuer dans leurs poſtes, & ſouvent de conſerver leur tête. Si cette ſoif de l’or pouvoit ſe calmer quelquefois, elle ſeroit bientôt réveillée par la rivalité des nations Européennes, qui ne travaillent qu’à ſe ſupplanter, & qui ne craignent pas d’employer, pour y réuſſir, les moyens les plus exécrables. On