Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

revenu ſuffiſant pour ſoutenir la dignité de ſon rang. Auſſi, à ſon avènement au trône, lui accorde-t-on pour ſa vie entière, un ſubſide annuel, digne d’un grand roi & digne d’une nation riche. Mais cette conceſſion ne doit être faite, qu’après un examen rigoureux des affaires publiques ; qu’après que les abus, qui avoient pu s’introduire ſous le règne précédent, ont été réformés ; qu’après que la conſtitution a été ramenée à ſes vrais principes. Par cet arrangement, l’Angleterre eſt arrivée à un avantage que tous les gouvernemens libres avoient cherché à ſe procurer, c’eſt-à-dire, à une réformation périodique.

Le genre d’autorité qu’il falloit aſſigner au monarque pour le bien des peuples, n’étoit pas ſi facile à régler. Toutes les hiſtoires atteſtent que par-tout où le pouvoir exécutif a été partagé, des jalouſies, des haines interminables ont agité les eſprits, & qu’une lutte ſanglante a toujours abouti à la ruine des loix, à l’établiſſement du plus fort. Cette conſidération détermina les Anglois à conférer au roi ſeul cette eſpèce de puiſſance, qui n’eſt rien lorſqu’elle eſt di-