Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’eut pas ſauvé la Pologne de ſa ruine, & ſon prince de la honte d’en avoir été le dernier ſouverain. Le ſort en a décidé autrement. Faſſe le ciel que le crime de l’ambition tourne au profit de l’humanité ; & que par un ſage retour aux bons principes d’une politique ſaine, les uſurpateurs briſent les chaînes de la patrie la plus laborieuſe de leurs nouveaux ſujets ! Ces peuples, devenus moins malheureux, ſeront plus intelligens, plus actifs, plus affectionnés & plus fidèles.

Dans une monarchie, toutes les forces, toutes les volontés ſont au pouvoir d’un ſeul homme ; dans le gouvernement Germanique, chaque membre eſt un corps. C’eſt, peut-être, la nation qui reſſemble le plus à ce qu’elle fut autrefois. Les anciens Germains, divisés en peuplades par d’immenſes forêts, n’avoient pas beſoin d’une légiſlation bien raffinée. Mais à meſure que leurs deſcendans ſe ſont multipliés & rapprochés, l’art a maintenu dans cette région ce qu’avoit établi la nature : la séparation des peuples, & leur réunion politique. Les petits états qui compoſent cette république fédérative, y conſervent l’image des premières familles. Le