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les écoles de l’Europe ; & les chrétiens, après avoir perdu les traces de la raiſon, n’avoient pu la trouver que ſur ſes pas. Long-tems même ils s’étoient égarés à la ſuite de ce philoſophe, parce qu’ils y marchoient à tâtons, dans les ténèbres de la théologie. Mais enfin Deſcartes avoit donné le fil, & Newton des ailes, pour ſortir de ce labyrinthe. Le doute avoit diſſipé les préjugés, & l’analyſe avoit trouvé la vérité. Après les deux Bacons, Galilée, Deſcartes, Hobbes, Locke, Bayle, Leibnitz & Newton ; après les mémoires des académies de Florence & de Léipſick, de Paris & de Londres, il reſtoit un grand ouvrage à faire, pour la perpétuité des ſciences & de la philoſophie. Il a paru.

Ce livre, qui contient toutes les erreurs & les vérités qui ſont ſorties de l’eſprit humain depuis la théologie juſqu’à l’inſectologie ; tous les ouvrages de la main de l’homme, depuis le vaiſſeau juſqu’à l’épingle : ce dépôt des lumières des nations, qui auroit été moins imparfait s’il n’eût été exécuté au milieu de toutes les ſortes de persécutions & d’obſtacles ; ce dépôt caractériſera, dans