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niſtres qu’à l’entrée du cabinet du miniſtre de la finance. Mais c’en trop s’arrêter ſur les impôts. Il faut parler de ce qu’on a imaginé pour y ſuppléer, le crédit public.

XI. Crédit public.

En général, ce qu’on nomme crédit n’eſt qu’un délai donné pour payer. L’uſage en fut inconnu dans les premiers âges. Chaque famille ſe contentoit de ce qu’une nature brute, de ce que des travaux groſſiers lui fourniſſoient. Bientôt commencèrent quelques échanges, mais ſeulement entre parens, entre voiſins. Ces liaiſons s’étendirent partout où les progrès de la ſociété multiplioient les beſoins ou les délices. Avec le tems, il ne fut plus poſſible d’avoir des denrées avec des denrées. Les métaux les remplacèrent & devinrent inſenſiblement la meſure commune de toutes choſes. Il arriva que les agens d’un commerce qui devenoit tous les jours plus conſidérable, manquèrent de l’argent néceſſaire pour leurs ſpéculations. Alors les marchandiſes leur furent livrées pour être payées à des époques plus ou moins prochaines ; & cette heureuſe pratique dure encore & durera toujours.

Le crédit ſuppoſe une double confiance ;