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Pour nous tous, ſi après avoir contribué par chacun de nos beſoins, à chaque pas, à chaque mouvement de notre induſtrie, à la maſſe commune, d’un côté par une impoſition annuelle & générale, la capitation qui n’a aucune baſe, aucun rapport avec la propriété ni avec l’induſtrie, nous contribuons encore d’un autre côté par le ſel, denrée de première néceſſité qu’on porte au décuple de ſa valeur intrinsèque & naturelle ?

Pour nous tous encore une fois, ſi nous voyons toutes ces quotes parts exigées pour le maintien de la force publique, ſe fondre entre les mains des concuſſionnaires qui les perçoivent ; & le réſidu qui, après des circulations toutes diſpendieuſes, ſe rend au tréſor du ſouverain, y être pillé de cent manières diverſes, ou diſſipé en extravagances ?

Nous demanderons quel rapport il y a entre cette multitude biſarre & compliquée de contributions & les avantages que chacun, de nous obtient de la force publique, s’il eſt vrai, comme certains calculateurs politiques le prétendent, que les ſommes des contribuables ſont égales à celles du revenu des propriétaires ?