Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/263

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment louable à recommander, ni à attendre d’une eſpèce d’hommes conduite à ce point de dégradation.

Il n’en eſt pas ainſi de ceux dont les ſpéculations embraſſent toutes les contrées de la terre ; dont les opérations compliquées lient les nations les plus éloignées ; par qui l’univers entier devient une famille. Ces hommes peuvent avoir une idée noble de leur profeſſion ; & il eſt preſque inutile de dire à la plupart d’entre eux : ayez de la bonne-foi ; parce que la mauvaiſe-foi, en vous nuiſant à vous-même, nuiroit auſſi à vos concitoyens & calomnieroit votre nation.

N’abuſez point de votre crédit ; c’eſt-à-dire qu’en cas de revers inattendus, vos propres fonds puiſſent remplacer les fonds que vous avez obtenus de la confiance qu’ont eue vos correſpondans dans vos lumières, dans vos talens, dans votre probité. Qu’on vous voie, au milieu du renverſement de votre fortune, comme ces grands arbres que la foudre a frappés & qui conſervent cependant toute leur majeſté.

Vous vous mènerez d’autant plus de