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ſans. Son action étoit autrefois très-reſſerrée. Rarement paſſoit-elle les frontières de chaque peuple. Sa ſphère s’eſt ſingulièrement agrandie à meſure que les nations les plus éloignées les unes des autres ont formé des liaiſons entre elles. Elle a ſur-tout reçu un accroiſſement immenſe, lorſque, par des découvertes heureuſes, ou malheureuſes, toutes les parties de l’univers ont été ſubordonnées à celle que nous habitons.

Comme l’étendue qu’acquéroit la politique multiplioit les opérations, chaque puiſſance crut convenable à ſes intérêts de fixer dans les cours étrangères des agens qui n’y avoient été employés que pour un tems fort court. L’habitude de traiter ſans interruption y donna naiſſance à des maximes inconnues juſqu’à cette époque. À la franchiſe, à la célérité des négociations paſſagères, ſuccédèrent des longueurs & des ruſes. On ſe tâta ; on s’étudia ; on chercha à ſe laſſer, à ſe ſurprendre réciproquement. Les ſociété qui n’avoient pu être pénétrés, devinrent le prix de l’or ; & la corruption acheva ce que l’intrigue avoit commencé.

Il paroiſſoit néceſſaire d’offrir des ali-