Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée

obligea de recourir aux flottes & aux armées d’une couronne, qui ſeule pouvoit les aider à prendre un roi qui leur convînt. Cette idée profonde & juſte a été confirmée par un demi-ſiècle d’expérience. Jamais le génie Eſpagnol n’a pu s’accommoder au goût François. L’Eſpagne, par le caractère de ſes habitans, ſemble moins appartenir à l’Europe qu’à l’Afrique.

Cependant les événemens répondirent au vœu général. Les armées & les conſeils de la quadruple alliance, prirent un égal aſcendant ſur l’ennemi commun. Au lieu de ces campagnes languiſſantes & malheureuſes qui avoient éprouvé, mais non rebuté le prince d’Orange, on vit toutes les opérations réuſſir aux confédérés. La France, à ſon tour, par-tout humiliée & défaite, touchoit à ſa ruine, lorſque la mort de l’empereur la releva.

Alors on ſentit que l’archiduc Charles venant à hériter de tous les états de la maiſon d’Autriche, s’il joignoit les Eſpagnes & les Indes à ce grand héritage, ſurmonté de la couronne Impériale, auroit dans ſes mains cette même puiſſance exorbitante que la