Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/525

Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
503

mettre dans leurs opérations ni ſecret, ni union, ni célérité ; où l’équilibre des puiſſances ne pouvoit être que l’effet de leur foibleſſe mutuelle. Aujourd’hui l’autorité, devenue plus indépendante, aſſure aux monarchies des avantages dont un état libre ne jouira jamais. Que peuvent oppoſer des républicains à cette ſupériorité redoutable ? Des vertus ; & vous n’en avez plus. La corruption de vos mœurs & de vos magiſtrats, enhardit par-tout les calomniateurs de la liberté ; & votre exemple funeſte reſſerre peut-être les chaînes des autres nations. Que voulez-vous que nous répondions à ces hommes, qui, par préjugé d’éducation ou par mauvaiſe foi, nous diſent tous les jours : le voilà ce gouvernement que vous exaltiez ſi fort dans vos écrits ; voilà les ſuites heureuſes de ce ſyſtême de liberté qui vous eſt ſi cher. Aux vices que vous reprochez au deſpotiſme, ils ont ajouté un vice qui les ſurpaſſe tous, l’impuiſſance de réprimer le mal. Que répondre à cette ſatyre amère de la démocratie ?

Induſtrieux Bataves, autrefois ſi pauvres, ſi braves & ſi redoutés, aujourd’hui ſi opulens