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ſucre, des bois de teinture, quelques autres objets plus ou moins conſidérables, achetés dans les différens marchés de l’Aſie, ou produits par le territoire de la compagnie. Ces productions, ces marchandiſes ſont auſſi la plupart fournies par celles des nations Européennes qui ont formé des liaiſons aux Indes. Il n’y a guère que la cannelle, le girofle, la muſcade, le macis, dont la conſommation s’élève annuellement à douze millions, qui appartiennent excluſivement aux ventes Hollandoiſes.

Après les améliorations que nous nous ſommes permis de propoſer, l’ordre ſe trouveroit rétabli pour quelque tems. Nous diſons pour quelque tems, parce que toute colonie, ſuppoſant l’autorité dans une contrée, & l’obéiſſance dans une autre contrée éloignée, eſt un établiſſement vicieux dans ſon principe. C’eſt une machine dont les reſſorts ſe relâchent, ſe briſent ſans ceſſe, & qu’il faut réparer continuellement.

XXV. Malheurs qui menacent la compagnie.

Quand même il ſeroit poſſible que la compagnie trouvât un remède efficace & durable, aux maux qui la fatiguent depuis ſi long-tems, elle n’en ſeroit pas moins me-