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des deux Indes.
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on en voit arriver beaucoup de bâtimens particuliers. Il leur faut des paſſeports. Ceux qui auroient négligé cette précaution, imaginée pour prévenir les verſemens frauduleux, ſeroient ſaiſis par des chaloupes qui croiſent continuellement dans ces parages. Parvenus à leur deſtination, ils livrent à la compagnie les objets de leur chargement dont elle s’eſt réſervé le privilège excluſif, & vendent les autres à qui bon leur ſemble. La traite des eſclaves forme une des principales branches du commerce libre. Elle s’élève annuellement à ſix mille des deux ſexes. C’eſt dans ce vil & malheureux troupeau que les Chinois prennent des femmes qu’il ne leur eſt permis, ni d’amener, ni de faire venir de leur patrie.

Ces importations ſont groſſies par celle d’une douzaine de jonques, parties d’Emuy, de Limpo & de Canton, avec environ deux mille Chinois, conduits tous les ans à Java dans l’eſpérance d’y acquérir des richeſſes. Le thé, les porcelaines, les ſoies écrues, les étoffes de ſoie & les ſortes de coton qu’elles y portent, peuvent valoir 3 000 000 liv.

On leur donne en échange de l’étain &