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des deux Indes.
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À l’extrémité de la ville, eſt le jardin, ſi renommé, de la compagnie. Il a huit à neuf cens toiſes de long. Un ruiſſeau l’arroſe. Pour en défendre les plantes contre la fureur des vents, on a entouré chaque quarré de chênes taillés en paliſſades, excepté dans l’allée du milieu où on les laiſſe croître de toute leur hauteur. Ces arbres, quoique médiocrement élevés, forment un ſpectacle délicieux dans une contrée où il n’y a que peu de bois, même taillis, & où l’on eſt réduit à tirer de Batavia tous ceux de charpente. Les légumes occupent la plus grande partie du terrein. Le petit eſpace conſacré à la botanique, n’a que peu de plantes. La ménagerie, qui joint le jardin, eſt également déchue. Elle renfermoit autrefois un plus grand nombre d’oiſeaux & de quadrupèdes, inconnus, dans nos climats.

Ce ſont les vignes qui couvrent principalement les campagnes voiſines de la capitale. Leur produit eſt preſqu’aſſuré dans un climat où la grêle & la gelée ne ſont pas à craindre. Il ſemble que ſous un ciel ſi pur, dans un terrein ſablonneux, avec la farrière de choiſir les meilleures expoſitions, on devroit obtenir