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des deux Indes.
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qu’ils diſtribuent des terreins en propre aux familles. Elles oublieront, déteſteront peut-être leur ancien ſouverain ; elles s’attacheront au gouvernement, qui s’occupera de leur bonheur ; elles travailleront, elles conſommeront. Alors l’iſle de Ceylan jouira de l’opulence à laquelle la nature l’a deſtinée. Elle ſera à l’abri des révolutions, & en état de ſoutenir les établiſſemens du continent voiſin, qu’elle eſt chargée de protéger.

XVI. Commerce des Hollandois à la côte de Coromandel.

À peine les Hollandois avoient paru aux Indes, qu’ils déſirèrent d’avoir des comptoirs ſur les côtes de Coromandel & d’Orixa. De l’aveu des ſouverains du pays, ils en formèrent, à des époques différentes, à la côte de la Pêcherie, à Negapatnam, à Sadrafpatnam, à Paliacate, à Bimilipatnam. Ils tirent annuellement de ces divers établiſſemens, pour les marchés d’Aſie ou d’Europe, quatre ou cinq mille balles de toile qui ſont portées à Negapatnam, chef-lieu de tant de loges. Cet entrepôt étoit entièrement ouvert, lorſqu’en 1690, il y fut conſtruit une citadelle aſſez régulière, mais peu étendue. Les maiſons qu’on permit de bâtir tout-au-tour, ayant rendu, avec le tems, les fortifications