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des deux Indes.
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morceaux petits, eſt préférée par les connoiſſeurs. Elle contribue aux délices de la table, & fournit d’abondans ſecours à la médecine.

À Ceylan, l’art de dépouiller les cannelliers eſt une occupation particulière & la plus vile des occupations. Par cette raiſon, elle eſt abandonnée aux ſeuls Chalias qui forment la dernière des caſtes. Tout autre individu qui ſe livreroit à ce métier, ſeroit ignominieuſement chaſſé de ſa tribu.

L’iſle entière n’eſt pas couverte de cannelliers, comme on le croit communément ; & l’on ne peut pas dépouiller tous ceux qui y croiſſent. Les montagnes habitées par les Bedas, en ſont remplies : mais cette nation ſingulière ne permet l’entrée de ſon pays, ni aux Européens, ni aux Chingulais ; & pour y pénétrer, il faudroit livrer des combats ſans nombre. Les Hollandois achètent la plus grande partie de la cannelle dont ils ont beſoin, à leurs ſujets de Negombo, de Columbo, de Pointe de Gale, les ſeuls diſtricts de leur domination qui en fourniſſent. Le reſte leur eſt livré par la cour de Candi, à un prix plus conſidérable. L’une compensée par l’autre, elle ne leur revient qu’à 13 ſols 2 deniers la livre.