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des deux Indes.
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fumigation, à laquelle on devroit peut-être ſubſtituer l’étuve, eſt ſuivie de la deſſiccation au ſoleil, qui eſt censée parfaite, lorſqu’en enlevant avec l’ongle une portion de l’enveloppe du clou, on aperçoit dans l’intérieur une belle couleur rouge.

Le giroflier veut un terrein gras & fertile. On favoriſe ſon accroiſſement en lui donnant de l’eſpace, & en arrachant les herbes & les arbriſſeaux de ſon voiſinage ; ce qui a fait dire à quelques voyageurs, qu’il attiroit à lui tous les ſucs nourriciers du ſol qui le produit. Si on l’abandonnoit à lui-même, il s’élèveroit très-haut ; mais on préfère, pour la facilité de la récolte, une tige baſſe & ramifiée dès ſon origine.

Les clous, qui ont été oubliés ſur l’arbre, continuent à groſſir juſqu’à l’épaiſſeur d’un demi-pouce. Ils ſont alors propres à la germination, pourvu qu’on les mette auſſi-tôt en terre, & ils produiſent le giroflier qui ne donne des fleurs qu’au bout de huit ou neuf ans. Ces fruits ou matrices, quoique inférieurs aux clous ordinaires, ont des vertus. Les Hollandois ont coutume d’en confire avec du ſucre ; & dans les longs voyages, ils en