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des deux Indes.
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ſignalé les entrepriſes des Portugais : mais on leur vit une ſuite, une persévérance immuables dans leurs deſſeins. Souvent battus, jamais découragés, ils revenoient faire de nouvelles tentatives, avec de nouvelles forces & des meſures plus ſages. Ils ne s’expoſoient jamais à une défaite entière. Si, dans un combat, ils avoient pluſieurs vaiſſeaux maltraités, ils ſe retiroient ; & comme ils ne pouvoient jamais ſe réſoudre à perdre de vue leur commerce, la flotte vaincue, en ſe réparant chez quelques princes de l’Inde, y achetoit des marchandiſes, & retournoit en Hollande. Elle y portoit à la compagnie de nouveaux fonds, qui étoient employés à de nouvelles entrepriſes. Les Hollandois ne faiſoient pas toujours de grandes choſes ; mais ils n’en faiſoient pas d’inutiles. Ils n’avoient pas cette fierté, cette vaine gloire des Portugais, qui avoient fait plus de guerres, peut-être, pour s’illuſtrer que pour s’agrandir. Les Hollandois ſuivirent leur premier deſſein, ſans ſe laiſſer détourner par des motifs de vengeance, ou par des projets de conquêtes ruineuſes.

Dès 1601 ils avoient cherché, & en 1607